Enjeux électoraux : le vote des retraités (1)
Droit des personnes malades
Les quinze millions de retraités, électeurs plus mobilisés que les actifs, seront encore très probablement les « faiseurs de roi » aux élections présidentielles de 2012, pronostique Stéphane Dupont, des Echos : les personnes âgées de soixante-cinq ans et plus représentent en effet près d’un tiers du corps électoral, et se rendent proportionnellement plus aux urnes, en moyenne, que le reste de la population, au moins jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans, pour des raisons de santé et de mobilité. Si la participation est faible cette année, leur poids en sera accru. Ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy ne s’attaquent aux avantages fiscaux des retraités. Mais pour l’éditorialiste Jean-Marc Vittori, « ce silence n’augure rien de bon pour les seniors, qui vont fatalement se retrouver à leur tour dans le collimateur fiscal ». Les retraites absorbent 13% du PIB [produit intérieur brut, mesurant la production de richesse] en France, la plus forte proportion des pays développés derrière l’Italie. Si la pension moyenne est de 1 216 euros par mois, le niveau de vie des retraités, en revanche, prenant en compte les revenus du patrimoine, était en 2009 de 22 560 euros par an, soit 95.6% de celui des actifs. Le patrimoine des retraités (70% étant propriétaires d’un bien immobilier) atteignait 345 000 euros en 2010, soit 13% de plus que les actifs. En 2009, 9.9% des retraités (1.3 million de personnes) était considéré comme pauvre (niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian), contre 10.1% des actifs et 13.5% de la population française. La remise en cause des niches fiscales dont bénéficient les retraités (10% d’abattement alors qu’ils n’ont plus de frais professionnels, une contribution sociale généralisée à 3.8% ou 6.6% au lieu de 7.5% pour les actifs et diverses exonérations sur les majorations de retraite, les dépenses liées à la dépendance, les plus-values immobilières, les impôts locaux) fait débat. La CFDT s’est offusquée que les deux principaux candidats ne demandent aucun effort spécifique aux retraités pour le redressement budgétaire, les nouveaux prélèvements envisagés pesant prioritairement sur les actifs et les entreprises. Il y a deux ans, un rapport du syndicat et du thinktank Terra Nova, proche du parti socialiste, préconisait de préserver ces avantages pour les retraités modestes, et pour les autres, d’aligner les règles sur celles des salariés permettrait d’économiser plus de cinq milliards par an, pour financer notamment la réforme de la dépendance.
Les Echos, 15 mars 2012.