Eloge de l’intuition

Société inclusive

Date de rédaction :
01 décembre 2010

Colette Roumanoff (metteur en scène) interviewe Daniel Roumanoff (écrivain atteint de la maladie d’Alzheimer) lors du colloque sur les approches non médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer, le 4 novembre à Paris. Pour Daniel Roumanoff, la « maladie d’Alzheimer », en tant que diagnostic, ne représente pas grand-chose, ce qui est important pour lui est le « ressenti corporel » : « chaque fois que je me retrouve confronté à des personnes, ou des situations », explique-t-il, « ce qui me paraît important est ce que je ressens exactement par rapport à cette personne : est-elle agréable ou désagréable, vais-je avoir confiance ou au contraire pas confiance ? Il y a toute une masse d’éléments qui se présentent et qui me permettent de vivre : à partir de ce moment-là, je peux rencontrer, faire des choses et être heureux de le faire ». Et lorsqu’il se perd dans la rue, ce « ressenti corporel » lui permet de se retrouver, alors qu’on lui avait dit, en lui annonçant le diagnostic, qu’il ne pouvait plus sortir seul dans la rue, être livré à lui-même : « Devant la moindre difficulté, la réponse est : qu’est-ce que je peux faire ? Cela devient l’élément fondamental de mon action et de la satisfaction que je trouve dans mon rapport avec les gens ».