Eloge de l’intuition
Société inclusive
Colette Roumanoff (metteur en scène) interviewe Daniel Roumanoff (écrivain atteint de la maladie d’Alzheimer) lors du colloque sur les approches non médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer, le 4 novembre à Paris. Pour Daniel Roumanoff, la « maladie d’Alzheimer », en tant que diagnostic, ne représente pas grand-chose, ce qui est important pour lui est le « ressenti corporel » : « chaque fois que je me retrouve confronté à des personnes, ou des situations », explique-t-il, « ce qui me paraît important est ce que je ressens exactement par rapport à cette personne : est-elle agréable ou désagréable, vais-je avoir confiance ou au contraire pas confiance ? Il y a toute une masse d’éléments qui se présentent et qui me permettent de vivre : à partir de ce moment-là, je peux rencontrer, faire des choses et être heureux de le faire ». Et lorsqu’il se perd dans la rue, ce « ressenti corporel » lui permet de se retrouver, alors qu’on lui avait dit, en lui annonçant le diagnostic, qu’il ne pouvait plus sortir seul dans la rue, être livré à lui-même : « Devant la moindre difficulté, la réponse est : qu’est-ce que je peux faire ? Cela devient l’élément fondamental de mon action et de la satisfaction que je trouve dans mon rapport avec les gens ».