EHPAD low cost : un modèle économique pour les classes moyennes ?(2)
Droit des personnes malades
Si les coûts d’hébergement peuvent être assumés par les plus aisés, et par la collectivité pour les bénéficiaires de l’aide sociale, quid des classes moyennes ? Pour proposer une offre adaptée à la clientèle des classes moyennes, Korian a lancé il y a un an un concept de retraite à « bas coût », appelé Korian Essential, visant à « ramener le prix de journée sous les soixante euros, sans subventions, tout en offrant la même qualité de prise en charge et en dégageant la même rentabilité pour les actionnaires ». Le concept est fondé sur le principe d’un bâtiment structuré en petites unités de vie, les chambres étant situées autour d’un espace commun servant pour l’animation et les repas, géré par une maîtresse de maison, selon l’exemple mis en oeuvre par l’hôpital Bretonneau de Paris. La taille optimale de l’établissement est de quatre-vingt dix-huit lits (multiple d’unités de vie de quatorze et vingt-huit lits). Une réalisation à partir de modules préfabriqués en usine et individualisés sur place permet de ramener le coût de construction à mille trois cents euros par mètre carré, soit une économie de deux cents euros par mètre carré. Pour réduire encore les coûts au-dessous de soixante euros par jour, Rose-Marie van Lerberghe demande aux pouvoirs publics « une approche pragmatique » en n’imposant pas de norme obligeant à avoir un restaurant pour des petites unités de vie, et aux collectivités d’accepter de donner des terrains pour réduire le coût foncier, comme elles le font déjà pour les secteurs public et associatif.
Les Echos, 26 avril 2010.