Efficacité des traitements symptomatiques : qu’en dit la commission de la Transparence ?
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Le Pr Olivier Saint-Jean, chef de service de gériatrie à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, membre de la commission de la Transparence à la Haute Autorité de santé, précise : l’efficacité des quatre médicaments à visée symptomatique (Ebixa, Aricept, Exelon, Reminyl) « est au mieux minime, elle n’atteint pas en tout cas le seuil de pertinence clinique, et cela dans des études dont la durée n’a pas dépassé six mois. De plus, la population qui y était étudiée n’était pas représentative de la population atteinte de la maladie d’Alzheimer : l’âge moyen était de soixante-quinze ans et les personnes atteintes de maladies associées étaient éliminées. Bref, la population était biaisée. Enfin, la commission remarque qu’elle n’a aucune mesure de l’impact de ces médicaments au long cours. Cela ne permet pas de savoir s’ils changent le destin des malades, en termes d’autonomie, de qualité de vie, ou de pouvoir choisir de rester à domicile. Les seuls effets observés l’ont été à partir d’une échelle de mesure des fonctions intellectuelles peu pertinente, et même sur cette échelle le seuil minimum n’a pas été atteint. Donc, l’efficacité est au mieux extrêmement marginale, à court terme. Les données de tolérance pointent des effets indésirables importants, notamment digestifs fréquents, cardio-vasculaires (potentiellement graves bien que peu fréquents), mais aussi des symptômes psychiques comme des cauchemars, des crises d’angoisse et, enfin, d’autres effets variés comme des crampes, des rhinites, pas forcément graves mais qui empoisonnent la vie quotidienne des malades. La conclusion de la commission de la Transparence est donc que le rapport bénéfice-risques n’est pas favorable à ces quatre médicaments. Insuffisant pour qu’ils soient considérés comme utiles. Nous émettons un avis défavorable. La conséquence est qu’ils doivent être retirés de la liste des médicaments remboursables. »