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Pour Jean-François Dartigues et ses collègues, de l’unité INSERM U897 à l’Université Victor-Segalen de Bordeaux, « l’effet protecteur du niveau d’études élevé serait lié à un renforcement des capacités de réserve cérébrales et cognitives, et à de meilleurs comportements de prévention vis-à-vis des facteurs de risque vasculaire. Avec l’amélioration générale du niveau d’études, l’incidence de la maladie d’Alzheimer et des démences pourrait donc diminuer, à âge égal, dans le futur. »
Une étude multicentrique (DESCRIPA-Development of screening guidelines and clinical criteria for predementia Alzheimer’s disease ; Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Etats-Unis, Italie, Allemagne, France), menée par Angélique Vermeiren, du département de médecine sociale de l’Université de Maastricht (Pays-Bas), a suivi pendant un à cinq ans cinq cent quarante-quatre personnes consultant en centre mémoire. La présence de la mutation génétique APOE ε4 [gène de l’apolipoprotéine E, un transporteur du cholestérol] est un facteur prédictif significatif de survenue de la démence chez les personnes ayant un niveau d’éducation moyen à élevé (risque relatif multiplié par 3.5 à 3.7), mais pas chez celles ayant un faible niveau d’éducation. Ces résultats suggèrent que les mécanismes de développement de la maladie d’Alzheimer peuvent être différents selon le niveau d’éducation, ce qui pose de nouvelles questions en termes de prévention.
Dartigues JF et al. Relation entre facteur social et maladie chronique liée à l’âge : l’exemple du niveau d’études et des démences. Rev Epidemiol Santé Publ, 5 juillet 2013. www.em-consulte.com/article/819555/relation-entre-facteur-social-et-maladie-chronique. Vermeiren AP et al. The association between APOE ε4 and Alzheimer-type dementia among memory clinic patients is confined to those with a higher education. The DESCRIPA Study. J Alzheimers Dis 2013; 35(2):241-246.