Economie sociale raisonnée
Société inclusive
La Fondation Léopold Bellan, déclarée d’utilité publique, a soigné ou accompagné soixante-sept mille patients ou personnes âgées en 2008. Son ambition est de leur offrir un accompagnement de qualité pour leur fin de vie. Elle doute que le privé à but lucratif soit à même de le faire, et redoute que le nombre de laissés pour compte augmente. « Les retraites de plus de deux mille euros mensuels sont rares », souligne son directeur, Joël Linhardt. La Fondation prévoit de doubler son nombre de lits pour personnes âgées et d’ouvrir ou de reprendre une dizaine d’établissements dans les cinq ou six prochaines années. Les regroupements sont devenus une nécessité pour faire des économies d’échelle, et pour développer la qualité du service : « nous allons essayer de maintenir le taux d’encadrement actuel (0.6 soignant par lit) avec un prix de journée de soixante-deux euros. Nous facturons à coût réel sans rémunérer le capital. Les produits sont réaffectés aux investissements ». Un management unique, évitant les clivages corporatistes, selon Jean-Yves Ruaux, de Seniorscopie , source d’une bonne adéquation entre un projet et sa concrétisation. Mais pour tous ces projets où la Fondation envisage d’innover ou de prendre le relais d’associations ou de groupements moins organisés, les montages financiers sont complexes. En effet, ils font appel à plusieurs sources de fonds (conseil général, conseil régional, caisses de retraite complémentaires… ). Pour plus de souplesse, la fondation Léopold Bellan envisage de créer une société ad hoc avec la Caisse des Dépôts et Consignations afin de tirer des opérations un profit permettant le réinvestissement. Pour Jean-Yves Ruaux, la fondation Léopold Bellan représente aujourd’hui « un modèle d’économie sociale raisonnée. Sa croissance et son modèle éthique performants prouvent que l’initiative de l’altruisme et de l’aide sociale n’ont pas forcément à être abandonnées à la discrétion de la puissance publique. L’organisation et les règles des structures publiques ne favorisent pas toujours la réactivité ni la souplesse d’adaptation à une situation » : la fondation Léopold Bellan, ayant constaté la difficulté à rendre viables des accueils de jour disséminés, a choisi de les adosser à ses établissements.
www.seniorscopie.com , 17 février 2009.