Echec des essais cliniques dans la maladie d’Alzheimer : agit-on trop tard ? (2)
Échos d'ailleurs
Plusieurs essais cliniques négatifs de molécules censées modifier la progression de la maladie d’Alzheimer ont accru le pessimisme quant aux perspectives de traitement. Pour le Professeur Paul Aisen, du service de neurosciences de l’Université de Californie à San Diego (Etats-Unis), l’efficacité limitée de ces molécules est attribuable, en partie, au degré avancé de neurodégénérescence présent à la survenue de la maladie. Pour optimiser les chances de succès, il estime essentiel de développer la méthodologie permettant de tester ces traitements potentiels à un stade précoce de la maladie, lorsque l’action sur les mécanismes physiopathologiques peut apporter des bénéfices cliniques importants. Pour le professeur Lon Schneider, de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles, les essais au stade prodromal (avant-coureur) de la maladie devraient être entrepris lorsque les modes d’action de la molécule et la réponse observée suggèrent que la molécule en développement a des chances d’être efficace aux premiers stades de la maladie d’Alzheimer, avec des effets cliniques pouvant être attendus sous des délais relativement courts. Selon lui, les biomarqueurs devraient être utilisés comme variables de stratification (distinguant les différents stades de la maladie) ou comme variables explicatives des résultats cliniques, plutôt que comme critères d’inclusion ou d’exclusion des participants à l’essai, pour éviter les biais de sélection des malades (pseudo-spécificité).
J Nutr Health Aging. Aisen PS. Pre-dementia Alzheimer’s trials: overview. Avril 2010. J Nutr Health Aging. Schneider LS. The potential and limits for clinical trials for early Alzheimer’s disease and some recommendations. Avril 2010.