Droits des patients (2)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 mars 2011

Pour Emmanuel Hirsch, « l’idée de démocratie sanitaire paraît désormais s’incarner dans les projets et premières réalisations des agences régionales de santé (ARS). Elle ne pourra être effective et donc se transposer dans les actes quotidiens du soin que pour autant que chacun accepte d’assumer sa responsabilité propre dans ce dispositif qui sollicite la cité à travers ses propres composantes. Si les professionnels y sont reconnus dans leur engagement en première ligne, bénéficiant d’alliances et d’expertises dans ce partenariat développé avec les personnes malades, leurs proches et les associations représentatives, il leur faut bénéficier également d’une légitimation qui leur fait souvent défaut et des moyens indispensables aux bonnes pratiques ». « Les droits des malades risquent d’apparaître virtuels, suscitant méprise et déception, dès lors qu’ils ne sont pas accompagnés d’une réflexion et de décisions tangibles qui en permettent l’effectivité ». Pour Emmanuel Hirsch, qui aurait préféré une célébration accompagnée d’états généraux de la personne malade, il conviendrait de revisiter la loi du 4 mars 2002, notamment en ce qui concerne « la reconnaissance si théorique de l’autonomie de la personne malade, qui visait l’harmonisation d’une relation plus équilibrée dans le soin et l’atténuation des excès d’un certain pouvoir médical. Respecter la personne dans ses droits, ses préférences et ses choix, l’informer de telle sorte qu’elle puisse partager un savoir susceptible d’éclairer la prise de décision, lui conférer une responsabilité, voire l’impliquer dans le cadre de l’éducation thérapeutique constituent autant d’enjeux et d’intentions qu’il ne faudrait pas disqualifier tant, d’évidence, ils apparaissent justifiés. Mais, en pratique, doit-on en conclure que, par nature, la personne malade est de manière indifférenciée et continue en capacité d’assumer en toute autonomie la complexité de choix souvent ambivalents, et que désormais l’approche autonomiste se doit d’être systématiquement privilégiée » ? 

La Croix, 17 mars 2011.