Droit, éthique et travail social
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour Jean-Marc Lhuillier, docteur en droit public et professeur à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), la place que prend le droit suscite des oppositions radicales chez certains travailleurs sociaux, lorsque ceux-ci estiment qu’il faut violer le droit pour pouvoir agir de façon juste avec les usagers. Plus généralement, la contestation du droit prend la forme d’une critique contre la technicité, contre l’envahissement du travail personnel par les normes. « Les outils inscrits dans la loi obligent à s’interroger sur les pratiques et imposent un minimum d’obligation dans tous les établissements et services ». Lorsqu’il s‘agit de personnes vulnérables, « il convient d’être particulièrement prudent dans l’application du droit, notamment dans la contractualisation avec les usagers ». Quelle place pour l’éthique ? Pour le juriste, « la réponse n’est pas dans le non-respect de la règle juridique en agissant seul en son âme et conscience. Sans nul doute, la réponse est dans la discussion collective de la règle » au sein d’un comité d’éthique. Le protocole est une règle qui aide à l’action.
Actualités sociales hebdomadaires, 20 mai 2011.