Droit au répit
Société inclusive
« Je suis bloquée chez moi pour aider mon conjoint, mais cela ne m’empêche pas de pouvoir suivre en direct sur mon ordinateur les débats que l’Assemblée Nationale retransmet sur son site », témoigne une aidante sur le site d’Agevillage. « Je ne puis imaginer un seul instant que le gouvernement n’ait pas mesuré – lui ou l’Assemblée des départements de France – l’impact réel du dispositif du répit et de l’hospitalisation de l’aidant pour les départements. Ce dispositif sera mis en œuvre dès le 1er janvier 2016 : sitôt les décrets publiés, le droit au répit des aidants et la prise en charge par le département de l’aidé en cas d’hospitalisation de l’aidant s’appliqueront. Vous avez la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) qui a contribué à votre analyse de l’impact, vous avez évalué le temps nécessaire aux départements pour réviser les situations des bénéficiaires actuels de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Vous avez dû forcément évaluer le nombre de familles qui reviendront demander à pouvoir bénéficier de l’APA avec les nouvelles règles qui vont diminuer le reste à charge. Vous avez organisé de manière anticipée la conférence des financeurs, madame la secrétaire d’État, et les départements ont dû vous faire remonter des données comme le nombre d’équipes médico-sociales qu’ils pourront mettre sur le pont, le temps nécessaire pour former ces équipes à la nouvelle approche multi-dimensionnelle des besoins de la personne aidée et de son aidant, l’organisation qu’ils pensent mettre en place pour la révision prioritaire des personnes fortement dépendantes bénéficiaires de l’APA, et si le délai du 31 décembre 2016 leur semble possible pour réaliser ces révisions de toutes les personnes bénéficiaires de l’APA. Pourriez-vous nous les communiquer ? Ces réponses, il me semble, intéressent les Français et les millions d’aidants en particulier qui sont au bord de l’épuisement physique ou mental. Ce droit à répit est une avancée considérable, tout le monde en convient, mais à condition que des centaines de milliers d’aidants puissent en bénéficier dès 2016 et se passent le mot, pas seulement quelques milliers. Voilà ce que je lui aurais dit. Mais je suis aidante, je ne suis pas députée, et sans doute nous n’aurons jamais ces réponses de la part de la ministre. »
www.agevillagepro.com, 21 septembre 2015