Droit à la sexualité

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 février 2013

Les personnes lourdement handicapées peuvent-elles se faire aider de professionnels spécialisés pour accéder au plaisir et à leur sexualité ? Non, répond le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui se déclare défavorable à la reconnaissance du métier d’assistant sexuel pour les personnes handicapées : « il n’est pas possible de faire de l’aide sexuelle une situation professionnelle comme les autres en raison du principe de non-utilisation marchande du corps humain ». Tout en reconnaissant qu’il existe des droits liés à la sexualité, le CCNE estime que l’aide sexuelle aux handicapés ne relève pas de la responsabilité de l’État, mais d’une initiative privée : « il semble difficile d’admettre qu'[elle] relève d’un droit-créance assuré comme une obligation de la part de la société ». La création d’une filière spécifique ou d’une spécialisation, et a fortiori le remboursement de cette assistance, sont donc exclus. Le CCNE assimile ce service à de la prostitution, « sauf à en faire une activité non rémunérée ». Il ne préconise pas l’exception à la loi pénalisant le proxénétisme pour les directeurs d’établissement, parents et auxiliaires de vie qui mettent en relation une personne handicapée avec un assistant sexuel, comme le réclame l’association de militants CH(s)OSE. Toutefois, le gouvernement pourrait se saisir d’un débat promis pendant la campagne présidentielle par le candidat François Hollande, mais jusque-là soigneusement évité, écrivent Camille Hamet et Claire Rainfroy, du Monde. « La réflexion sur la vie affective, sentimentale et sexuelle des personnes en situation de handicap doit avoir lieu, a indiqué Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion. C’est une question légitime qui doit être étudiée de façon sereine. Le débat ne doit pas se résumer à la seule question des assistants sexuels. »

Le Monde, 12 mars 2013.