Donner, recevoir, rendre

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 septembre 2009

Pour Serge Guérin, sociologue et professeur au laboratoire de stratégie et management de l’école de commerce ESG, « le don, la solidarité de voisinage et d’amitié sont autant d’autres façons d’aimer et montrent que la recherche de l’intérêt, pour réelle qu’elle soit et pour prioritaire qu’elle apparaisse à certains moments du jeu social, n’est, le plus souvent, qu’une composante parmi d’autres de l’individu contemporain. L’expérience des solidarités de proximité, la permanence d’aidants familiaux ou informels prouvent par l’exemple que les relations sociales sont bien plus riches que la simple recherche d’intérêt économique ou de positions de pouvoir. Pour penser le don, il est nécessaire de sortir d’un paradigme utilitariste comme mesure de la relation à l’autre. Dans cette perspective, il convient aussi de ne pas réduire la notion de don à la recherche de la seule réciprocité. Le système du don, ce n’est pas le « donner pour recevoir », mais le « donner-recevoir-rendre », comme le décrivait l’ethnologue français Marcel Mauss. « Pour aimer l’autre, il faut d’abord s’aimer soi ».

Les Cahiers de la FNADEPA, septembre 2009.