Domiciles partagés
Société inclusive
Dans une maison adaptée, huit personnes âgées, désorientées ou atteintes de la maladie d’Alzheimer, vivent en colocation. Elles bénéficient d’une chambre privée et partagent les espaces de vie collectifs. Pour les accompagner, des aides à domicile se relayent jour et nuit. « C’est une alternative à la maison de retraite pour les personnes âgées qui ne peuvent pas rester chez elles », explique François Goulard, président du Conseil général du Morbihan. Proximité, convivialité, sécurité : la formule n’a que des avantages pour les résidents et leurs familles. Mais, aujourd’hui, c’est le financement de ces structures qui pose parfois problème aux communes. Un domicile partagé fonctionne à l’équilibre, à condition que les huit places soient occupées et payées (2 200 € par mois et par résident en moyenne dans le Morbihan, avant déduction des aides publiques). La mairie de Surzur (3 922 habitants) a ainsi dû absorber un déficit de 18 000 € pour les six premiers mois de fonctionnement de sa structure, en attendant que tous les logements soient occupés. « Sur la durée, le domicile partagé peut aussi être confronté à une baisse ponctuelle de sa fréquentation, à la suite d’un placement en maison de retraite, d’une hospitalisation ou d’un décès », souligne l’adjointe aux Affaires sociales, Marie Haudebourg. Le Conseil général du Morbihan propose d’accompagner la création des nouvelles structures, en évaluant les besoins de chaque territoire et en s’appuyant sur les futures plateformes gérontologiques pour favoriser leur occupation. Le département interviendra en soutien aux communes jusqu’à 10 000 € pour un déficit supérieur à 15 000€ lors de l’ouverture, puis dès lors que le déficit de fonctionnement excédera 20 000€. Quarante-deux domiciles partagés, accueillant trois cent trente-six personnes âgées, sont aujourd’hui ouverts dans le département. Une demi-douzaine de nouveaux projets sont à l’étude.
www.letelegramme.com, 18 avril 2012.