« Dites, vous seriez disponible pour que je vous épouse ? »

« On peut parler de désinhibition, d’attitudes contrastées avec la situation d’avant la maladie », écrit Aude Dagonneau, psychomotricienne et formatrice. « Tant de témoignages de “grandes” personnes, qui ont compté pour moi, ont permis de mûrir ma compréhension de l’identité de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ces personnes racontent leurs histoires et leurs traumatismes, que leurs familles ne connaissent pas parfois. Ils pleurent, ils retournent au marché, ils nous courtisent : ils existent avec leur âge, leur identité et leur maladie. Un comportement au reflet d’une identité à plusieurs facettes, comme nous tous. Être professionnel, c’est permettre à l’autre d’être écouté tel qu’il est et non tel que nous souhaiterions qu’il soit : moins logorrhéique, moins déambulant, moins incontinent… »

Doc’Alzheimer, octobre-décembre 2014.