Distinctions (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
22 octobre 2015

Sandrine Andrieu, professeur de santé publique et docteur en épidémiologie, directrice de l’équipe Vieillissement et maladie d’Alzheimer : de l’observation à l’intervention (UMR1027, unité mixte INSERM-Université Paul Sabatier à Toulouse), est la nouvelle présidente de la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG). Pour elle, « la gériatrie est une discipline nouvelle [la spécialité n’est officiellement reconnue que depuis 2004]. Elle s’est construite sur le soin. C’est effectivement le moment qu’elle s’ouvre à la recherche nationale et internationale. Comme l’étude du vieillissement impose une approche multidisciplinaire, tous types de recherche peuvent être menés. On oppose trop souvent recherche fondamentale et appliquée, à tort. On gagnerait à faire travailler ensemble tous les professionnels autour d’une table. Aujourd’hui, le territoire est suffisamment bien maillé pour que les gériatres se fédèrent autour de projets communs. » Ses priorités à la tête de la SFGG ? Développer la recherche collaborative et l’amener au niveau international. Elle voudrait construire un groupe de travail pour les jeunes gériatres ayant une appétence pour la recherche. Elle envisage d’autres actions pour aider les gériatres isolés à rédiger des protocoles de recherche et à publier des articles scientifiques. Pour ceux qui n’ont pas la chance de baigner dans une équipe hospitalo-universitaire, elle réfléchit à la mise en place de plateformes de partage de données. Elle inclut dans ces projets les gériatres coordonnateurs en EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). « Il n’y a pas d’un côté les gériatres chercheurs dans leur laboratoire, de l’autre les médecins de terrain en EHPAD. Je ne vois pas de barrière entre l’EHPAD et le CHU. Un EHPAD qui a développé des programmes ou des actions innovantes pour la personne âgée sera toujours plus attractif. Nous avons le même objectif : améliorer l’état de santé et les conditions de vie des personnes âgées. Nous pouvons construire des programmes ensemble. J’observe une multiplicité d’initiatives et de recherche à toutes les échelles. Il faut arrêter de penser que l’on peut mener une recherche tout seul dans son coin. L’échelle minimale est nationale, l’échelle maximale internationale. Ne perdons pas de temps et d’efforts à faire des choses qui n’auront pas d’impact. Je crois beaucoup à la collaboration. À un moment donné, il va falloir que les égos tombent. Si l’on construit des programmes ensemble, chacun aura sa part. Il est très important que les études menées en France soient ambitieuses. Pour cela, il faut d’emblée réunir des effectifs importants. La gériatrie est maintenant tournée vers l’extérieur. Il y a beaucoup d’endroit ou de bonnes choses se font, mais restent peu visibles. »

Le Journal du médecin coordonnateur, octobre-décembre 2015.