Directives anticipées : un guide inadapté pour la fin de vie ? (1)
Échos d'ailleurs
Pour Laraine Winter et ses collègues, du centre de recherche appliquée sur le vieillissement et la santé au service de médecine familiale et de proximité de l’Université Thomas Jefferson de Philadelphie (Pennsylvanie, Etats-Unis), les directives anticipées sont des instruments inadaptés pour préciser les préférences de soins en fin de vie. Tout dépend de la manière de poser les questions. Les chercheurs ont mené des entretiens téléphoniques auprès de deux cents personnes âgées de soixante-dix ans ou plus vivant à domicile, en évaluant la force de leurs préférences pour quatre traitements permettant le maintien de la vie dans six situations de mauvaise santé. Les associations entre les réponses à une question standard de directive anticipée et les préférences de traitement dans les six situations sont significatives mais modestes, n’expliquant que 23% de la variance. L’association est la plus forte pour la pire situation présentée (attaque cérébrale sévère avec coma). Pour les auteurs, cette correspondance modeste entre les directives anticipées et les préférences réelles explique les difficultés d’application de ces directives en fin, de vie, et plaide pour la présentation de scénarios plus réalistes de fin de vie, à la fois pour une meilleure rédaction des directives et une meilleure préparation des personnes malades et des familles à la fin de vie.
J Palliat Med. Winter L et al. Ask a different question, get a different answer: why living wills are poor guides to care preferences at the end of life. Mai 2010.