Dilemmes : qu’est-ce que la vérité ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Devons-nous toujours dire aux personnes atteintes de démence la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ? À la demande de la Fondation Joseph Rowntree, le Pr Graham Stokes, directeur des soins et de l’accompagnement de la démence chez l’opérateur britannique Bupa, et le Dr Antonis Kousoulis, directeur adjoint de la Fondation pour la santé mentale (MHF), ont constitué un « jury d’enquête » (inquiry panel) avec un vice-président et deux jurés atteints de démence, deux jurés aidants, des professionnels et des universitaires. L’enquête portait sur les dilemmes rencontrés lorsque les personnes malades perçoivent une réalité ou ont des croyances différentes des personnes qui les entourent. Cela concerne 20% à 70% des personnes malades, selon le type de démence et la sévérité de la maladie. Dire la vérité ou mentir peuvent causer un stress inutile ; mais aussi créer de la joie ou des émotions négatives nécessaires. Le soignant doit se placer le plus près possible de la vérité, en étant guidé par le respect et la compassion. L’approche doit être flexible : la personne d’abord, l’intervention ensuite. Chaque réalité que perçoit la personne doit être explorée avec l’aidant : il faut donner du sens ensemble au monde environnant. » Pour les auteurs, les souhaits de la personne concernant la vérité, à dire ou non, devraient être inscrits dans le plan de soins.
Stokes G et Kousoulis A. What is truth? Dilemmas when two realities meet. J Dementia Care 2017; 25(2): 24-26. Mars-avril 2017.Williamson T et Kirley A. What is Truth? An Inquiry about Truth and Lying in Dementia Care. London: Mental Health Foundation2014. 50 p. www.mentalhealth.org.uk/sites/default/files/dementia-truth-inquiry-report.pdf (texte intégral).