Diagnostic précoce : quelle utilité, quels obstacles en médecine générale ? (3) Juillet 2012

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Date de rédaction :
19 juin 2012

« Le diagnostic précoce, tout le monde l’attend. Poser un nom sur des symptômes le plus tôt possible, c’est l’assurance d’enrayer le cours de l’histoire », écrit Cécile Cournau dans la rubrique Pourquoi Docteur ? du Nouvel Observateur. « Mais ce souhait serait inatteignable » : « si un traitement était disponible pour freiner l’évolution de la maladie, un tel diagnostic serait précieux. En réalité, à ce jour, aucune thérapeutique n’a démontré qu’elle pouvait prévenir l’aggravation du mal, même mise en œuvre dès les premiers troubles », écrit Martine Perez, du Figaro. Dans un communiqué, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) rappelle que si « les médecins généralistes doivent diagnostiquer les maladies d’Alzheimer et apparentées au stade de démence, le diagnostic de ces maladies au stade pré-démentiel soulève des problèmes à la fois pratiques et éthiques ». Les limites de l’information au malade tiennent aussi à la souffrance que la connaissance peut provoquer, sans que soit pour autant lancée une action positive capable de contrebalancer cette annonce, explique Martine Perez, du Figaro. « La Haute autorité de santé (HAS) ne recommande pas de dépister les maladies d’Alzheimer et apparentées dans leur phase préclinique. En revanche, elle recommande un diagnostic précoce par le médecin généraliste traitant, notamment en cas de troubles de la mémoire, qui peuvent être des symptômes de la phase de troubles cognitifs légers ou de démence. Alors que la démarche diagnostique est complexe, la HAS ne précise pas les critères diagnostiques des troubles cognitifs légers. Ce flou peut conduire à des prises en charges variables en soins primaires et mener à des bilans neuropsychologiques parfois invasifs, alors qu’il n’existe actuellement aucun traitement validé de ces troubles. D’après la HAS, le diagnostic des troubles cognitifs légers permettrait aux médecins généralistes de préserver la qualité de vie du patient et de ses aidants et de circonscrire les situations de crise à venir, mais cette hypothèse n’est pas validée », poursuit le conseil scientifique du CNGE, qui demande que les recommandations de la HAS sur le diagnostic de  la maladie d’Alzheimer et apparentées soient fondées sur des preuves plus robustes sur le bénéfice de la prise en charge des patients à chaque stade de leur maladie, en particulier au stade précoce, et que des projets de recherche soient financés pour préciser l’intérêt éventuel du diagnostic précoce pour les patients ».

http://sante.lefigaro.fr, 21 juin 2012. http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com, 25 juin 2012. Collège national des généralistes enseignants. Maladies d’Alzheimer et apparentées : des recommandations à préciser. 19 juin 2012.

www.cnge.fr/IMG/pdf/120619_Communique_CS_CNGE_Alzheimer.pdf (texte intégral).