Diagnostic précoce : pour ou contre ? (3)

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Date de rédaction :
01 février 2009

« Notre cheval de bataille est le diagnostic précoce » clame le Dr Bénédicte Desfontaines et les médecins du réseau mémoire Aloïs, dont l’ambition est d’offrir aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée un accès rapide au diagnostic via la médecine de ville : « les traitements actuels ne permettent pas de récupérer les fonctions perdues, mais seulement de stabiliser l’état du malade. Il est donc essentiel d’intervenir le plus tôt possible. Or aujourd’hui en France, il s’écoule en moyenne vingt-quatre mois. C’est beaucoup trop ! », s’insurge-t-elle. « L’attente pour une consultation à l’hôpital tourne souvent autour de six à douze mois ». Le réseau Aloïs s’est organisé pour mettre à disposition des médecins les techniques diagnostiques jusqu’alors cantonnées à l’hôpital pour des raisons financières. Trois neuropsychologues, dans cinq lieux à Paris, peuvent réaliser, à la demande des spécialistes, des bilans cognitifs complets. « Les patients paient vingt-cinq euros, alors que le coût serait de deux cents euros s’ils faisaient appel à des psychologues libéraux ». Le réseau organise ensuite la prise en charge des personnes malades, avec une équipe composée d’une infirmière, d’un gériatre et d’un généraliste pour coordonner les différents intervenants (médecins paramédicaux, auxiliaires de vie, instituions, conseils juridiques…). « Nous essayons de décharger les médecins traitants qui n’ont ni le temps ni la vocation de régler les nombreux problèmes non médicaux indispensables au maintien à domicile des malades », précise le Dr Desfontaines.
Médecins , février 2009.