Diagnostic précoce : pour ou contre ? (2)

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Date de rédaction :
01 février 2009

Un diagnostic, mais à quoi bon si la médecine est impuissante ? Pour Joël Ménard, président du conseil scientifique de la Fondation de coopération scientifique sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, lorsqu’on évoque l’utilité d’un diagnostic précoce, il y a deux types de réponse : « laissez-moi en paix puisque vous ne pouvez rien faire pour moi », ou au contraire : « dites-le-moi le plus tôt possible pour que je m’organise ». Ces deux attitudes se retrouvent aussi chez les médecins : les uns cherchent à cacher la vérité au malade ; les autres ont tendance à aller plus vite pour comprendre sa maladie à son tout début. Mais il y a consensus sur un point : « on n’organise pas de dépistage, car sur le plan éthique, ce serait indéfendable. »
Faudra-t-il former les généralistes pour les préparer à un meilleur repérage et une meilleure prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ? Le Pr Joël Ménard répond : « ne chargeons pas une fois de plus les généralistes par des incantations : ils ne peuvent pas tout assurer dans les maladies chroniques et les polypathologies. C’est l’ensemble de notre système de soins qui est devenu inadapté à ces prises en charge, que ce soit au domicile ou dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes », souligne-t-il. Il suggère d’améliorer le système de soins de première ligne pour améliorer la situation des personnes malades et de leurs familles, en l’absence de traitement curatif.
Médecins , février 2009.