Diagnostic et recours aux soins : les pratiques des médecins généralistes

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Date de rédaction :
17 décembre 2016

Contrairement aux recommandations actuelles, la maladie d’Alzheimer est encore peu reconnue au niveau des soins primaires et la prise en charge reste hétérogène, rappellent Hélène Amieva et ses collègues, du centre de recherche en épidémiologie, santé publique et développement (INSERM U1219) à l’Université Bordeaux Segalen, qui étudient les déterminants psycho-sociaux, familiaux et médicaux du diagnostic et du recours au soin dans le cas d’une maladie d’Alzheimer. Cette étude (DRSMA) s’appuie sur trois études de cohorte françaises (Trois-Cités, PAQUID et AMI) constituées de personnes âgées suivies de manière prospective en population générale. Deux cents médecins généralistes ayant au moins une personne atteinte de démence dans leur patientèle ont été contactés. Un sur deux a complété l’enquête. 80% exercent en milieu urbain. Seuls 37% ont une formation complémentaire en gérontologie. Un sur cinq participe à des réseaux de santé, 16% ont une activité d’expertise et 8% une activité de formation. Leur patientèle se compose en moyenne de 684 patients, majoritairement jeunes. Le sentiment de se sentir armé pour communiquer le diagnostic est associé au fait d’avoir recours à une évaluation cognitive ou fonctionnelle complète et à l’utilisation de tests spécifiques de détection des troubles cognitifs. Deux généralistes sur trois (65%) ne se sentent pas armés pour informer les patients sur les aides sociales et les structures médico-sociales de coordination, et ceux qui connaissent ces structures les sollicitent plus souvent. Pour les généralistes, la principale raison du sous-diagnostic est l’efficacité limitée des thérapeutiques médicamenteuses. En revanche, leur confiance dans la prise en charge non médicamenteuse de la maladie d’Alzheimer peut les conduire à mettre en place un suivi infirmier à domicile.

Rullier L et al. Étude en population générale des déterminants psychosociaux du recours au soin dans la démence : l’étude DRSMA. 36ème Journées annuelles de la Société française de gériatrie et gérontologie. 21-23 novembre 2016. L’Année gérontologique 2016 ; 30 (2) : 25. http://annee-gerontologique.com/wp-content/uploads/2016/12/Abstracts-SFGG-2016.pdf.