Détection du déficit cognitif précoce par des tests rapides : quelle efficacité ? (3)

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Date de rédaction :
15 octobre 2013

Des experts épidémiologistes australiens et britanniques, coordonnés par Carol Brayne, professeur de santé publique à l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) ont eux aussi tiré la sonnette d’alarme dans la rubrique « trop de médecine » du British Medical Journal : « la détection du déficit cognitif, la mesure des biomarqueurs et la neuroimagerie augmentent le diagnostic du déficit cognitif léger, qui chez de nombreuses personnes s’améliorera spontanément. Le sur-diagnostic présente des effets indésirables : les examens et les traitements non nécessaires ; les effets indésirables psychologiques et sociaux ; le recours inutile aux ressources et au soutien, qui pourraient être utilisés par des personnes atteintes de démence manifeste et qui en ont le plus grand besoin. » Les experts pointent les limites de la politique actuelle de détection, « qui repose en grande partie sur des données observationnelles et anecdotique, de sources potentiellement biaisées, notamment des sociétés commerciales, plutôt que sur des preuves issues d’essais cliniques. Les données de recherche manquent dans la population des personnes les plus âgées, chez qui la prévalence de la démence est la plus élevée. La politique actuelle mène des essais expérimentaux non testés et non contrôlés chez les personnes les plus fragiles de la société, sans évaluation rigoureuse des bénéfices et des risques auprès des personnes, des familles, des professionnels et des services. »

Fox C et al. Screening for dementia – is it a no brainer ? Int J Clin Pract 2013; 67(11): 1076-80. Novembre 2013. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23952529.

Le Couteur DG et al. Political drive to screen for pre-dementia: not evidence based and ignores the harms of diagnosis. Br Med J 2013; 347:f5125. 9 septembre 2013. www.bmj.com/content/347/bmj.f5125.