Détection des déficits sensoriels : environnement auditif (2)

La Revue de Gériatrie de septembre 2011 consacre un dossier à la presbyacousie, cause la plus fréquente de surdité chez les personnes âgées. Habituellement, la presbyacousie débute sournoisement entre cinquante et soixante ans, et s’aggrave progressivement pour devenir préoccupante à partir de soixante-dix ou quatre-vingts ans. Pour dépister la presbyacousie, il faut rechercher à l’interrogatoire des signes relativement simples, mais que les personnes ont souvent bien identifiés : meilleure compréhension des voix masculines que féminines, difficultés à comprendre dans les ambiances bruyantes et/ou réverbérantes, augmentation du volume de la radio ou de la télévision, intolérance aux sons intenses, moins bonne compréhension au théâtre ou au spectacle. Pour Didier Bouccara, Samir Dhouib et Laurent Vergnon, oto-rhino-laryngologistes membres du GRAPsanté (groupe de recherche Alzheimer presbyacousie santé), « l’une des évolutions qui retient aujourd’hui l’attention consiste dans le retentissement cognitif de la surdité. Les désafférentations (interruption du mécanisme neurologique permettant le transport des sensations) peuvent poser de redoutables problèmes diagnostiques et thérapeutiques lorsque la surdité est associée à des troubles cognitifs et en particulier à la maladie d’Alzheimer ». Pour le professeur Christian Derouesné, ex-chef de service au CHU Pitié-Salpêtrière, « les aires corticales qui traitent spécifiquement les informations auditives sont également en interaction dynamique permanente avec les autres structures sensorielles, cognitives et affectives. Les aides auditives sont d’autant plus efficaces qu’elles sont précoces et qu’elles sont accompagnées d’une prise en charge facilitant la réorganisation du fonctionnement auditif ».

Bouccara D et al. Les surdités de l’adulte. Le vieillissement de l’oreille : la presbyacousie. Revue de Gériatrie 2011 ; 36(7) : 439-450. Septembre 2011. www.revuedegeriatrie.fr. Derouesné C. L’audition, côté cerveau. Revue de Gériatrie 2011 ; 36(7) : 485-492. Septembre 2011. www.revuedegeriatrie.fr.