Détecter les troubles du toucher et la douleur (2)

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Date de rédaction :
01 juin 2017

Des signes doivent alerter : la personne se blesse, se brûle et ne s’en aperçoit pas ; elle ressent moins/fortement les sensations de chaleur et/ou de froid. Il est important de veiller aux douleurs dites masquées (et potentiellement sans relation avec le toucher, comme les douleurs dentaires). France Alzheimer conseille de sécuriser les déplacements, de vérifier avec son médecin traitant l’opportunité de consulter un neurologue, un dermatologue, un médecin rééducateur, de stimuler le sens du toucher par des exercices de perception et de palpation, de surveiller les signes de douleur comme les grimaces, les gémissements, les comportements d’agitation inhabituels. Par ailleurs, le toucher fait de la peau un lieu de communication et une frontière. Il convient de prendre en compte cette symbolique avant d’envisager un soin tactile (massage, toilette, etc.) pour éviter les réactions de défense. « Quant à la douleur, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée souffrent autant que n’importe qui. C’est une évidence. Pourtant, elles reçoivent globalement moins d’analgésiques (antidouleur) que les autres personnes, certainement à cause d’une mauvaise évaluation de la douleur. »

« La douleur non traitée tient une place particulière en tant que déterminant de troubles psycho-comportementaux associés à la démence, lorsqu’elle correspond à un besoin non satisfait de la personne malade », rappelait en 2015 un groupe expert multidisciplinaire réuni par la Fondation Médéric Alzheimer (Kenigsberg PA et al, 2015). « Chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer au stade modéré à sévère, incapables d’exprimer qu’elles ont mal, la douleur non traitée est une cause importante de troubles du comportement.  Cette association a été récemment démontrée par le fait qu’un traitement analgésique réduit les troubles psycho-comportementaux liés à l’agitation verbale (plaintes, expressions négatives, phrases et questions répétées, demande constante d’attention, jurons, agression verbale) et diminue également la nervosité et la déambulation (Husebo BS et al, 2014).

France Alzheimer et maladies apparentées, ministère des Affaires sociales et de la Santé, Fondation Médéric Alzheimer. Troubles sensoriels, Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées. De l’intérêt du dépistage et de la prise en charge. 24 p. Mars 2017. www.francealzheimer.org/sites/default/files/Brochure%20troubles%20sensoriels_BD.pdf (texte intégral). Husebo BS et al. The response of agitated behaviour to pain management in persons with dementia. Am J Geriatr Psychiatry 2014; 29: 708-712. Juillet 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23611363. Husebo BS et al. Efficacy of pain treatment on mood syndrome in patients with dementia: a randomized clinical trial. Int J Geriatr Psychiatry 2014; 29(8): 828-836. Août 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24806873.

Kenigsberg PA et al. Les fonctions sensorielles et la maladie d’Alzheimer : une approche multidisciplinaire. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2015; 13(3): 243-258. Septembre 2015. www.jle.com/download/gpn-305320-les_fonctions_sensorielles_et_la_maladie_dalzheimer_une_approche_multidisciplinaire–WQNJpn8AAQEAABDuMe4AAAAH-a.pdf (texte intégral).