Désir d’errance et égarement (2)

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juillet 2009

« Nous sommes fascinés par le pèlerin, l’âme perdue, le voyageur souverain. Chez les autres. Chez nous », poursuit-il. « La littérature de l’errance remplit les bibliothèques :L’Odyssée d’Homère, Le Vieux Marin de Coleridge, les orages de poussière qui jettent les familles de fermiers sur la route chez Steinbeck, la quête spatiale de Star Trek … ». Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, le désir de se promener (ramble) est amplifié. Où rechercher une personne disparue ? Robert Koester, ancien président de l’organisation des secours et sauvetage (Search and Rescue) de Virginie, et auteur de l’ouvrage « Lost person behavior : a search and rescue guide on where to look-for land, air and water », qui connaît bien le comportement des personnes égarées atteintes de la maladie d’Alzheimer, précise : « au stade léger, les personnes errantes reviennent à ce qu’elles faisaient quinze à vingt ans auparavant. Un fermier cherchera les champs. Au stade modéré à sévère, le schéma est plus aléatoire. De nombreuses personnes sont sensibles au rythme circadien et leur comportement devient plus difficile au crépuscule, où elles peuvent se montrer colériques ou entêtées ». Lorsque les personnes s’en vont et ne reviennent pas (elopement- la fugue), elles se mettent en danger. Le plus souvent, on les retrouve. Dans un placard, au fond d’une rue de banlieue, dans la boue, dans une forêt, à côté d’un lac… Vivantes la plupart du temps, nonchalantes et ne reconnaissant pas réellement qu’elles ont passé la nuit dehors.
www.npr.org , 2 juillet 2009.