Désertification médicale en milieu rural

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
19 novembre 2013

La raréfaction des médecins traitants en milieu rural questionne la pérennité des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). À la Maison Saint-Antoine de Desvres (Pas-de-Calais), le départ à la retraite du médecin salarié à 90% a plongé le directeur, les cent vingt-huit résidents et les cent salariés dans une situation délicate. « Pour un EHPAD en milieu rural, avoir un médecin salarié est la seule façon d’assurer la continuité des soin s », explique le directeur Nicolas Martinet. Notre médecin travaillait à 30% comme médecin traitant et suivait cinquante résidents. Comment le remplacer ? Notre ville compte six mille habitants, les médecins, âgés, partent à la retraite sans avoir trouvé de remplaçants. La ville n’est pas attractive, le salaire non plus. Le médecin travaillait à 60% comme médecin coordonnateur. L’Agence régionale de la santé semble plus inquiète par l’absence de coordination que par l’absence de médecin traitant. Pour elle, la priorité est le recrutement d’un médecin coordonnateur. Il y a vraiment une inconscience collective sur le sujet du soin. Va-t-il falloir que les personnes âgées quittent leur environnement pour aller vivre dans un EHPAD en ville ?  ». En attendant, l’établissement, qui dispose de quatorze places libres, n’accepte désormais que des personnes âgées disposant d’un médecin traitant.

Géroscopie pour les décideurs en gérontologie, novembre 2013.