Des fichiers pour l'action sociale ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Faut-il ficher les personnes vulnérables, ou leurs aidants, afin de mieux leur venir en aide ? Jean-Jacques Amyot, directeur général de l’OAREIL (Office aquitain de recherches, d’études, d’information et de liaison sur les problèmes des personnes âgées à Bordeaux) s’interroge sur le cas de certains aidants que n’envisagent pas, pour diverses raisons, de rechercher un soutien extérieur ou qui ne savent pas où s’adresser. Il imagine un « réseau-filtre » pour assurer une veille au travers des dispositifs professionnalisés (aide à domicile, système de soins libéral, hospitalisation), qui peuvent voir sporadiquement le couple aidant-aidé. Selon lui, une sensibilisation de ces professionnels à cette problématique doublée d’une procédure d’information des aidants sur les soutiens susceptibles d’âtre activés et d’un renvoi sur un fichier central permettrait non seulement d’accompagner ces aidants invisibles, mais également de constituer un ensemble de données pour des chercheurs (situations-types, trajectoires et filières, caractéristiques domestiques, facteurs déclenchants des crises et ruptures…).
François Fondard, président de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) estime quant à lui que pour structurer la solidarité inter-générationnelle, il serait utile de repérer, de façon systématique, les personnes isolées dans les quartiers : une sélection d’une tranche d’âge ou de personnes souffrant de certaines incapacités pourrait systématiquement se faire sur les fichiers de la Caisse régionale d’assurance maladie (CRAM) ou des caisses de retraite. Cette liste serait fournie au Centre communal d’action sociale (CCAS) qui doit organiser systématiquement (avec son propre personnel ou par délégation à une association), une première visite de la personne à son domicile, pour établir un état des lieux des besoins, en terme d’aide professionnelle ou d’aide bénévole de proximité.
Réciproques. Mars 2009. Reçu le 15 mai 2009.