Dépendance : une inscription dans la politique familiale ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour Marie-Eve Joël, économiste, professeur à l’Université Paris-Dauphine et présidente du Conseil scientifique de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), « si le débat financier est incontournable, il ne faut pas se laisser enfermer dans une représentation purement financière de la solidarité, dans le terrorisme du chiffre et dans l’idée que non seulement il n’est pas drôle de vieillir mais qu’en plus, cela coûte cher (…). La dépendance s’inscrit dans la politique familiale : tous les acteurs de la famille sont concernés ; la famille est le premier financeur ; les enjeux de gestion sont tout aussi importants pour les familles que les simples questions financières ; la puissance publique peut intervenir vite et à faible coût pour régler des problèmes concrets, spécifiques à la dépendance. La perte d’autonomie concerne différents acteurs familiaux. La personne âgée elle-même a besoin que l’on prenne en charge sa perte d’autonomie. Son conjoint est généralement retraité et menacé de pauvreté. Ses enfants sont amenés à gérer des situations complexes d’organisation de la prise en charge et de compatibilité entre leur propre activité professionnelle et les soins et aides à leur parent âgé. En outre, les petits-enfants sont menacés d’obligation alimentaire, de perte d’héritage car tout aura été dépensé, ils devront rembourser la dette publique que nous accumulons. Ils voient leurs parents se consacrer non pas à eux mais à leurs propres parents, au détriment de la transmission intergénérationnelle : c’est la quadruple peine ! »
Assemblée nationale. Commission des affaires sociales. Compte-rendu de réunion n°24, 26 janvier 2011. www.assemblee-nationale.fr/13/cr-soc/10-11/c1011024.asp(texte intégral).