Dépendance : qu’en pense le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
16 avril 2011

Les dépenses de santé augmentent chaque année de 3% à 4%. Quelle recette publique peut espérer suivre une croissance de dépenses d’APA (allocation personnalisée d’autonomie) de 5% ? s’interroge Denis Piveteau, président du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM). Selon lui, les économies ne peuvent s’opérer qu’au prix de choix drastiques concernant soit les soins, soit les personnels. Mais il se veut rassurant : les difficultés financières pourraient être surmontées si les dépenses se modéraient entre elles. L’essentiel de la croissance des dépenses de santé (80%) se concentre sur les pathologies chroniques, impliquant un grand nombre d’intervenants, et donc un risque de mauvaise coordination des soins. Il cite pour exemple l’explosion des entrées non programmées à l’hôpital à partir de l’âge de soixante-quinze ans, et l’allongement des durées de séjour, alors qu’un accompagnement à domicile aurait pu permettre d’éviter une chute. Pour Denis Piveteau, la clef se trouve à l’extérieur du système de soins, dans la prise en charge des besoins sociaux et l’accompagnement de la perte d’autonomie, à condition qu’il existe une coordination dans la gestion des aides et des gouvernances. Selon lui, l’effort de solidarité doit se concentrer sur les situations le plus complexes. « Si cet objectif d’articulation du parcours de vie d’une personne est un enjeu de survie économique », déclare le président de l’HCAAM, « c’est aussi une question de sens. Car ce qui donne du sens, c’est de rendre possible une vie digne où les professionnels communiquent entre eux, plutôt que d’offrir une surmédicalisation ». 

www.agevillagepro.com, 11 avril 2011.