Dépendance : quelle coordination des prises en charge ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
25 mars 2011

Pour le groupe de travail Société et vieillissement, la logique serait donc inversée, commençant par l’analyse des besoins, puis la construction du plan d’aide, et la coordination pour mettre en place les réponses, dont l’APA n’est qu’une des composantes. Mais cela implique une coordination multidisciplinaire autour de la personne. Le groupe technique note que « l’insertion des médecins traitants dans la prise en charge globale des personnes âgées dépendantes est nécessaire mais difficile, compte tenu de leur mode d’exercice : il implique un changement de posture, par construction difficile à adopter.  Néanmoins l’association du médecin traitant est essentielle pour le dépistage des pathologies invalidantes, pour alerter sur des dégradations de l’état physique et plus globalement pour le suivi du parcours de vie et des besoins des personnes âgées dépendantes. Pour autant, le lien des médecins de premier recours (consacrés par l’article 36 de la loi Hôpital patients santé territoires) avec la sphère médico-sociale est à construire », les tâches de coordination pouvant « avantageusement être engagées par un couplage médecins-infirmières qui constitueraient les interfaces nécessaires ».

Mais qui pilote réellement cette coordination ? Depuis 1982, « les recherches constantes de solutions sur la durée pour assurer la coordination auprès des personnes âgées posent deux questions :  celle de la gouvernance de ces actions qui  ressortent à la fois du sanitaire, du  médico-social et du social : est-ce à l’Etat, maintenant aux ARS ou aux départements, d’assurer la coordination de dispositifs dont ni les uns ni les autres ne sont les financeurs principaux ; celle du financement de cette coordination qui « coûte » en temps et en personnel même si on en attend à terme une optimisation des ressources consacrées aux personnes âgées » ? s’interroge le groupe technique.

Pour le groupe de travail Société et vieillissement, les fonctions des dispositifs de coordination (information, traitement des demandes, évaluation, coordination), visibles et

accessibles, doivent primer sur la nature des structures qui doit être « transparente » pour les personnes et leurs familles. L’évaluation financière du développement des  fonctions de coordination est malaisée. Aujourd’hui une MAIA coûte environ 250 000 €. Le développement de mille dispositifs du type MAIA sur le territoire nécessiterait  donc un financement de 250 millions d’euros. Néanmoins, estime le groupe technique, il existe déjà de très nombreux financements pour la coordination (CLIC, réseaux, dispositifs ad hoc des départements etc.). La rationalisation des structures actuelles permettrait très vraisemblablement de réduire considérablement le besoin de financement.