Dépendance : pour une politique de prévention au service de l’autonomie
Droit des personnes malades
En exergue du chapitre sur la prévention de la perte d’autonomie, le rapport 2010 de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) rappelle opportunément ce qu’en disait Cicéron, il y a deux mille ans dans son De Senectute (De la vieillesse) : « avoir le souci de sa santé, faire raisonnablement de l’exercice, manger et boire de façon à restaurer ses forces et non à les étouffer. En vérité il ne faut pas seulement s’occuper de son corps, mais encore beaucoup plus de son intelligence et de son esprit ; car eux aussi sont éteints par la vieillesse comme une lampe qu’on n’alimenterait pas en huile ».
La CNSA a intitulé son rapport annuel « Pour une politique de prévention au service de l’autonomie ». Elle estime que « plus le vieillissement ou l’espérance de vie, l’évolution de l’espérance de vie sans incapacité est la variable déterminante des défis sociaux et financiers auxquels notre société devra faire face en matière de perte d’autonomie, sur laquelle il est possible d’agir par une politique déterminée en matière de prévention ». La lutte contre la « mortalité évitable » devrait être complétée par la lutte contre les « incapacités évitables ». Afin d’être opérationnelle, une telle notion nécessite l’approfondissement de travaux méthodologiques permettant de quantifier le phénomène, de la même manière que les épidémiologistes sont capables de le faire en matière de mortalité évitable. « Pour définir une politique de prévention de la perte de d’autonomie » estime le CNSA, « encore faut-il rétablir clairement le lien entre les situations de handicap et les causes des déficiences qui leur sont liées, qu’il s’agisse de maladies ou d’accidents ; les principales maladies chroniques, causes de restriction d’activité et de mauvaise santé déclarées sont les maladies cardiovasculaires et respiratoires graves, les cancers, la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées ». Les accidents vasculaires cérébraux (AVC), dont les progrès de la prise en charge (100 000 séjours d’hospitalisation pour AVC par an) ont permis une baisse de la mortalité, restent la première cause de handicap fonctionnel et la deuxième cause de démence ».
Pour la CNSA, « une amélioration de la connaissance des déterminants de la fragilité peut sans aucun doute constituer une piste prioritaire de recherche. Elle devra pouvoir progresser dans deux directions : tout d’abord, s’étendre du champ des personnes âgées dans lequel elle est née à l’ensemble des situations à risque de perte d’autonomie ; par ailleurs, intégrer les dimensions sociales et environnementales ».
CNSA. Rapport 2010. Pour une politique de prévention au service de l’autonomie. 12 avril 2011. www.cnsa.fr/IMG/pdf/Rapport_de_la_CNSA_2010_.pdf (texte intégral)