Dépendance : le débat public (3)
Droit des personnes malades
Philippe Bas, ancien ministre et vice-président (UMP) chargé des solidarités au Conseil général de la Manche, écrit dans La Gazette Santé-social : « les familles sont lourdement sollicitées. Pour payer moins lorsque le risque survient, il faut payer autrement avant, c’est-à-dire, d’une manière ou d’une autre, cotiser. Tel est l’enjeu politique le plus difficile pour la réforme et il faudra beaucoup de courage pour le traiter avant 2012 » : « ce sera une épreuve de vérité pour notre société. Au milieu des tensions nées de la crise, celle-ci devra prouver qu’elle est capable de mieux s’organiser, dans un esprit de justice et de civisme ». Concernant la contribution des familles, Philippe Bas estime normal que « chacun paie pour le gîte et le couvert, mais en tenant compte des charges qu’il continue à assumer, par exemple le logement occupé par le conjoint ». « La part personnelle ne pourra pas disparaître avec la réforme. Comme en matière d’assurance maladie, elle existera toujours. La solidarité doit l’emporter, mais la mutualisation restera nécessaire afin de mieux couvrir des dépenses touchant au gîte, au couvert et à une partie de l’animation ». Philippe Bas est favorable à une nouvelle journée de solidarité : « pour payer en travail, pas en argent. Il faut toutefois être juste et ne pas écarter les retraités, les professionnels indépendants et les titulaires de revenus du patrimoine. A partir d’un certain niveau, une contribution équivalente à celle des entreprises (0.3% de leur revenu annuel) devrait leur être demandée ».
Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris, et Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie à l’Hôpital européen Georges Pompidou, estiment, dans le cadre de la Fondation Jean Jaurès, que d’ici 2040 les frais liés à la dépendance ne devraient pas dépasser quarante milliards d’euros. Un des enjeux de la dépendance sera la mise en place des gérontechnologies et l’aménagement préventif des habitats. La grille AGGIR s’avère dépassée selon eux ; un autre outil d’évaluation doit être élaboré.
La Gazette Santé-social, mars 2011. www.cinquieme-risque.fr, 8 mars 2011