Dépendance : enjeux démographiques et financiers (1)
Droit des personnes malades
Le groupe de travail animé par Jean-Michel Charpin, ancien directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales auprès du Commissariat général du Plan entre 1985 et 1990, et ancien directeur de l’INSEE de 2003 à 2007, a pour objectif d’établir des projections démographiques et une maquette financière servant de base à l’ensemble des réflexions et débats. Le groupe doit également tenir compte de l’impact potentiel de nouveaux traitements médicaux sur les situations de dépendance et à leurs conséquences prévisibles sur les besoins de financement futurs.
Le nombre de personnes très âgées devrait s’accroître, c’est une quasi-certitude. Mais combien deviendront dépendantes ? La réponse n’est pas évidente, écrit Vincent Collen des Echos : les progrès de la médecine peuvent atténuer l’incapacité, mais d’autres pathologies, comme le diabète ou les maladies neurodégénératives, peuvent l’aggraver. Si l’on soigne mieux les maladies cardiovasculaires, on vivra plus longtemps, avec un risque accru de développement de pathologies liées à l’âge, dont la maladie d’Alzheimer. Autre paradoxe : l’amélioration des conditions sanitaires pourrait conduire au recul de la mortalité des personnes en incapacité et donc à accroître le nombre de personnes dépendantes. L’accroissement de la longévité représentera-t-il des années de vie gagnées en bonne santé ou avec des incapacités ? s’interroge l’OCDE.
Le groupe de travail Enjeux démographiques et financiers de la dépendance étudie trois hypothèses, en se fondant sur un scénario central prudent, où la part de l’espérance de vie sans incapacité dans l’espérance de vie globale reste stable ; un scénario optimiste, où les gains d’espérance de vie se traduisent intégralement par des gains sans incapacité, et un scénario pessimiste, où la fréquence de la dépendance à un âge donné reste constante. Dans le scénario intermédiaire, l’effectif des personnes en perte d’autonomie (bénéficiaires de l’APA) passerait de 1.15 million en 2010 à 2.3 millions en 2060. La hausse des effectifs serait de 2% par an d’ici à 2017-2020, puis de1.1% par an jusqu’en 2030 (période où les classes d’âge « creuses » nées dans les années 1930 arriveront à l’âge de la dépendance), puis de 2% par an entre 2030 et 2040 (générations du baby-boom) et de 0.6% par an au-delà. Ces estimations sont supérieures à celles du Centre d’analyse stratégique élaborées en 2005.
www.dependance.gouv.fr/Groupe-no2-les-enjeux.html, 7 avril 2011. Les Echos, 1er avril 2011. www.agevillagepro.com, 12 avril 2011.