Dépendance : enjeu électoral, enjeu assurantiel (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
18 janvier 2012

Nicolas Sarkozy a confirmé que la réforme du financement de la perte d’autonomie attendra « des jours meilleurs ». « J’assume tout à fait la décision que j’ai prise de décaler la réforme de la dépendance », a déclaré le chef de l’Etat : « je ferai cette réforme quand j’aurai les moyens de la financer de manière crédible et non pas pour créer un gouffre ou pour se trouver avec des structures dont on ne pourra pas payer le personnel, ou des structures où il n’y aura pas assez d’encadrement et où on ne pourra faire face ». « Traiter ce dossier de façon exhaustive dans le contexte actuel n’aurait pas été responsable, tout simplement parce qu’on ne peut pas traiter la dépendance simplement en créant de la dette, et donc en reportant son financement sur les générations futures ».

Michèle Rivasi, porte-parole d’Eva Joly (candidate d’Europe Ecologie-Les Verts), a déclaré dans une tribune libre sur Senioractu.com : « Alzheimer ne doit pas faire oublier la réforme de la dépendance ». « A l’instar du financement des retraites, on peut constater que Nicolas Sarkozy préfère privilégier les intérêts du privé en offrant ce marché juteux aux sociétés d’assurance et autres fonds de pension, plutôt que de raboter certaines niches fiscales qui n’ont pas lieu d’exister. Pour mieux prendre en charge la maladie d’Alzheimer, il faut continuer à mettre à disposition des personnes dépendantes davantage de maisons d’accueil, pour soulager les familles qui n’ont pas la capacité de les prendre en charge. Ces personnes dépendantes représentent un danger pour elles-mêmes quand elles n’en représentent pas pour les autres, comme l’ont illustré de nombreux faits divers ». Par ailleurs, Michèle Rivasi met en avant la sur-médication, la consommation chronique de tranquillisants et de somnifères et l’aluminium dans l’eau potable comme facteurs de risque de développer la maladie d’Alzheimer. François Bayrou souhaite lancer un plan « face à la dépendance » pour « faire jouer tous les leviers disponibles », et « inciter fortement, ou rendre obligatoire, à partir d’un certain âge, une démarche de prévoyance qui combinera solidarité nationale et mutualisation des risques ».

Ainsi, « à défaut d’avoir été engagée lors de ce quinquennat, la réforme de la dépendance pourrait marquer la campagne électorale. Pendant ces débats, les acteurs de l’assurance multiplient les initiatives, notamment en direction des aidants », écrit François Limoge, de L’Argus de l’assurance. Selon un baromètre dépendance de l’Union d’institutions de prévoyance OCIRP publié fin 2011, 74% des particuliers interrogés estiment en effet que la dépendance doit être un des enjeux de la campagne. 

Le Quotidien du médecin, 2 février 2012. www.argusdelassurance.com, 6 février 2012. www.cinquième-risque.fr, 24 janvier 2012. www.mediapart.fr/files/media_61379/, 11 février 2012.