Dépendance : de quoi parle-t-on ? (2)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
25 mars 2011

Le groupe de travail Société et vieillissement, dans sa séance du 17 février 2011, rappelle les multiples définitions et critiques de la notion de dépendance, ainsi que le projet de glossaire commun sur la dépendance, élaboré par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’adjectif « dépendants » a été utilisé pour la première fois en 1973 par Yves Delomier, médecin d’hébergement de long séjour pour qualifier des personnes âgées qui avaient besoin d’aide pour les actes de la vie quotidienne. Il s’impose progressivement pour désigner depuis 1997 (loi n°97-60 du 24 janvier 1997) un état d’incapacité lié à l’âge ou le besoin d‘une personne âgée d’être aidée par un tiers pour réaliser les actes de la vie courante. Pour certains, le terme induirait une notion d’irréversibilité, de perte d’autonomie et comporte une vision négative et ségrégative du problème. Selon le sociologue Bernard Ennuyer, le mot dans son acception actuelle a perdu sa signification « sociale » première, définie « comme le rapport qui fait qu’une chose dépende d’une autre » et « qui exprime dans son premier sens une idée de corrélation, d’interdépendance, de liaison et de solidarité ». D’autre part, le concept statique de « dépendance » et son usage occulteraient l’origine de la dépendance des personnes âgées, toujours liée à une maladie, et donc le sujet de la prévention primaire (ensemble des moyens pour empêcher l’apparition d’un trouble ou d’une pathologie), secondaire (détection précoce des maladies) et tertiaire (éviter les complications et la dégradation liées à une déficience).