Dépendance : attendre serait une faute morale

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 février 2011

Six mois pour débattre de la réforme de la dépendance, c’est court, mais Nicolas Sarkozy ne veut plus attendre, ce qui serait pour lui « une faute morale impardonnable » : « les données du problème, nous les connaissons toutes » ; « nous pouvons toujours refuser de regarder cet avenir en face mais cet avenir va finir par devenir notre présent. S’agissant de l’allongement de durée de vie et du vieillissement, il est écrit d’avance et ses conséquences aussi. En vérité, nous n’avons pas le choix, nous devons choisir maintenant quelle place nous allons faire dans notre société à l’âge et au grand âge » : « c’est sans doute dans les regards du handicapé et du malade, dans le regard du vieillard, ou de l’enfant que se lit le bonheur de vivre dans une société. Cette étincelle est celle de la vie, de l’importance et du respect qu’on lui accorde. Et c’est de nous-mêmes, de notre propre histoire, de notre propre avenir au fond de notre propre dignité dont il s’agit, parce que ces malades, ces handicapés, ces enfants, ces vieillards sont nos parents, ces vieillards – si tout se passe bien ! — ce sera nous. Je n’ai pas le sentiment de parler des autres en parlant d’eux. C’est de nous dont il s’agit. Quelle estime pourrions-nous avoir de nous-mêmes si nous étions incapables de traiter dignement nos parents, incapables de les aider à vivre pleinement jusqu’à la fin de leurs jours, à vivre, pas seulement à survivre ? Comment pourrions-nous alors, quand, à notre tour, nous serons devenus fragiles et vulnérables, comment à ce moment là après avoir oublié nos parents, nous pourrions demander l’aide et l’attention de nos enfants ? C’est cela qui est en cause. Ceux qui auraient abandonné leurs parents ne seraient pas les mieux placés pour demander à leur tour à leurs enfants de ne pas leur faire à eux, ce qu’ils n’ont pas hésité à faire à leurs parents ». 

Actualités sociales hebdomadaires, Les Echos, Le Monde, Le Figaro, 9 février 2011. www.elysee.fr, 8 février 2011.