Démence fronto-temporale et identité
Échos d'ailleurs
« Je ne le reconnais plus » est une des paroles les plus fréquemment prononcées en consultation par les conjoints de personnes atteintes de démence fronto-temporale, selon Florence Lebert, du centre mémoire de l’hôpital Roger Salengro du CHRU de Lille. Cette maladie est réputée débuter par un changement de personnalité dont la personne malade n’est pas toujours consciente. A l’atteinte de la propre identité de la personne malade s’ajoute la reconnaissance de l’identité de l’autre, lui-même en difficulté pour identifier la personne malade, en raison des modifications de son expression corporelle, de ses valeurs morales et du non-respect des règles sociales. Par leur localisation focale, les démences fronto-temporales permettent de dégager des liens neurobiologiques spécifiques avec le sentiment d’identité. La connaissance des bases neurologiques de l’altération d’identité peut permettre d’ouvrir le dialogue avec l’aidant, qui semble davantage souffrir que la personne malade de ces transformations.
Psychol NeuroPsychiatr Vieil. Lebert F. Démence fronto-temporale : une maladie aussi de l’identité ? 2 juin 2009.