Démence et déficits sensoriels : perte de l’audition (1)
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Les troubles de l’audition touchent 30% à 40% de la population âgée de soixante-cinq à soixante-quatorze ans, et 50% à 80% de la population âgée de soixante-quinze ans et plus, selon les critères de perte auditive retenus. L’association américaine pour la parole, le langage et l’audition (American Speech-Language-Hearing Association) recommande un test de détection des déficits auditifs tous les dix ans jusqu’à l’âge de cinquante ans et tous les trois ans au-delà. En pratique clinique toutefois, les deux problèmes de l’audition et de la cognition sont généralement traités séparément, et rares sont les spécialistes de l’une des disciplines à adresser leurs clients aux spécialistes de l’autre. Le risque d’erreur de diagnostic est patent. Les troubles auditifs sont peu souvent pris en compte ou compensés dans la détection des troubles cognitifs. Deux critères du test MMSE (mini-mental state examination) concernent la compréhension du langage, lorsqu’il est demandé à la personne de répéter immédiatement trois mots ou une phrase. L’appareillage auditif lors de ces tests reste une exception. En ce qui concerne la détection des troubles de l’audition, en dehors de l’inspection visuelle des oreilles, les méthodes habituelles (anamnèse, voix chuchotée, audiométrie tonale, auto-évaluation de la difficulté à entendre, détection par téléphone ou par Internet) exigent des capacités cognitives (attention, mémoire de travail, connaissance sémantique) pour être attentif, comprendre, se rappeler, exécuter les instructions et communiquer avec l’examinateur.
Lemke U. Hearing impairment in dementia – how to reconcile two intertwined challenges in diagnostic screening. Audiology research 2011; 1:e15. www.doaj.org/doaj?func=abstract&id=753373 (texte intégral).