Demande de mort : quelle approche clinique ? (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 décembre 2012

« Dans un contexte où le législateur s’interroge sur l’opportunité de modifier le cadre légal relatif à la fin de vie, n’est-il pas nécessaire que les soignants réfléchissent à leur pratique et aux alternatives possibles lorsqu’une personne malade formule une demande d’euthanasie ? », s’interroge un groupe de médecins conduit par le Dr Donatien Mallet, dans un éditorial publié sur le site de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer. « En effet, avant d’être une question éthique et politique, la demande d’euthanasie relève d’abord d’une approche clinique », soutiennent les praticiens. « Toute demande de mort requiert une compétence soignante caractérisée par des capacités d’écoute et d’analyse afin de comprendre au mieux ce qui motive sa genèse. Ce peut être des problématiques physiques, psychiques, relationnelles, existentielles. C’est parfois un désaccord avec l’orientation des traitements ou un projet de vie. C’est aussi plus prosaïquement des données pécuniaires ou sociales. Parallèlement à cette démarche d’analyse, il s’agit aussi de prêter attention à ce qui relève de l’angoisse, de la maîtrise ou du refus de la dépendance. Enfin, il est souhaitable de percevoir les repères d’existence de la personne demandeuse. Ce peut être des philosophies, des spiritualités. C’est souvent une valorisation de la dimension d’autonomie, vécue comme une volonté de conduire soi-même l’ensemble de son existence, y compris par la maîtrise de sa vie biologique ».

Mallet D et al. L’euthanasie : approche clinique et recherche d’alternatives. Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, janvier 2013. www.espace-ethique-alzheimer.org/edito_archives_mallet_aout2012.php.