Demande de mort : pour ou contre l’euthanasie ? (4)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 décembre 2012

Dans sa contribution à la « réflexion publique des citoyens sur l’accompagnement des personnes en fin de vie, l’Académie nationale de médecine déclare que « notre pays souffre d’une cruelle méconnaissance sur le possible et l’existant, permettant à chacun de dire ce qu’il souhaite pour sa fin de vie », et « réitère sa conviction qu’il faut absolument se garder de revenir sur la loi Leonetti votée en avril 2005 à l’unanimité par le Parlement.  Les nombreux textes d’application de la loi, certes complexes, doivent être compris et interprétés en respectant l’esprit de la loi. La loi permet aux médecins, en toutes circonstances de répondre aux situations difficiles de fins de vie, que dénoncent les partisans d’une « euthanasie active ». Donner la mort est incompatible avec le serment que le médecin a prêté le jour de sa thèse où la Société lui a reconnu la qualité de médecin.  Aucun médecin ne saurait consentir à donner la mort ». L’Académie nationale de médecine rappelle le code de déontologie médicale et l’article R.4127-38 du code de la santé publique :  « Le médecin doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d’une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage. Il n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort. » « L’assistance médicalisée pour mourir, quelles que soient les mesures d’encadrement réglementaires qui lui seraient associées, ouvrirait la porte à la dépénalisation de toutes les formes d’euthanasie, à commencer par celle des personnes les plus vulnérables. L‘Académie nationale de médecine estime qu’il est de son devoir de dénoncer avec fermeté la menace d’une grave dérive de notre société qui pourrait en résulter ». « La fin de vie de chacun est « singulière », unique, comme l’est chaque personne humaine.  Ce terme de fin de vie ne peut suffire à décrire la réalité de chacune des situations. La loi, nécessairement générale ne peut répondre aux situations individuelles ». L’Académie souligne qu’il faut clairement distinguer d’une part la fin de vie (évolution terminale d’une maladie devenue incurable, en dépit des traitements entrepris pour tenter de la guérir, et ce, quel que soit l’âge de la personne) et d’autre part l’arrêt de vie (en réponse à une demande volontaire à mourir alors que la vie en elle-même n’est ni irrémédiablement parvenue à son terme ni immédiatement menacée), qui ne peut être assimilé à un acte médical.  « Sans équivoque, quand bien même il s’agirait “seulement“ d’une aide au suicide, il s’agit d’une euthanasie active », estime l’Académie.

Pellerin M. Contribution à la « réflexion publique des citoyens, sur l’accompagnement des personnes en fin de vie » (Mission Sicard). Académie nationale de médecine, 11 décembre 2012. www.academie-medecine.fr/Upload/Contribution%20ANM (texte intégral).