Déficience auditive et maladie d’Alzheimer : quel rapport ? (2)
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Si un sujet normal est très handicapé par les troubles de l’audition, qu’en est-il d’un malentendant qui débute une maladie d’Alzheimer ? C’est la question sur laquelle travaille le Groupe de recherche Alzheimer presbyacousie santé (GRAP). Pour Didier Bouccara, chef du pôle gériatrie au centre hospitalier de Puteaux, Arach Madjilessi et Isabelle Mosnier, du service d’ORL de l’hôpital Beaujon de Clichy, une prise en charge pluridisciplinaire, associant ORL et gériatres, trouve tout son intérêt, les consultations pour plainte mnésique pouvant être l’occasion de détecter une presbyacousie et réciproquement.
« Au départ, on ne se rend pas compte que l’on entend moins bien, on pense que ce sont les autres qui ne s’expriment pas correctement », explique le professeur Christian Gelis, biophysicien à l’Université de Montpellier. C’est pourquoi on doit avoir la puce à l’oreille si la compréhension devient pénible lorsque les conditions sonores sont plus difficiles : ambiance sonore bruyante, discussion au téléphone, conversation en groupe. Autre signe à repérer : la baisse des performances porte, au départ, sur les bruits aigus, et comme la plupart des consonnes du langage parlé ont un son aigu, on peut avoir l’impression que les autres marmonnent ou que certaines consonnes sont peu compréhensibles, alors que l’intensité de la parole semble normale. A l’occasion de la journée nationale de l’audition, le 10 mars 2011, l’association France Presbyacousie propose un test de dépistage par téléphone, le test « Hein ? ».
Le Figaro, 7 mars 2011. Pouchain D et al. La presbyacousie est-elle un facteur de risque de démence ? Etude AcouDem. Revue de Gériatrie 2007 ; 32(6) : 439-445. Juin 2007. www.grapsante.com/telechargement/presentation-etude.pdf. Bouccara D et al. Intérêt d’une prise en charge pluridisciplinaire de la presbyacousie. Soins Gérontologie 2010 ; 15(84) : 12-16. Juillet-août 2010. www.em-consulte.com/article/258396. Les Echos, 10 mars 2011.