Déclin cognitif chez l’aidant
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Les conjoints aidants de personnes atteintes de démence ont-ils eux-mêmes un risque de déclin cognitif plus élevé que des conjoints non aidants ? Peter Vitaliano, du service de psychiatrie et sciences du comportement au département de santé environnementale de l’Université de l’Etat de Washington à Seattle (Etats-Unis), en collaboration avec des chercheurs des Universités de Colombie britannique (Canada) et de Californie, proposent une revue de la littérature sur le sujet, dans le cadre d’un modèle théorique du stress chronique. Le conjoint aidant d’une personne atteinte de démence court en effet un risque accru de déficit cognitif ou de démence. Les auteurs attribuent le déclin cognitif à plusieurs facteurs contributifs : des facteurs psychosociaux (dépression, solitude, isolement social et troubles du sommeil), des facteurs comportementaux (exercice physique et régime alimentaire) et des facteurs physiologiques (obésité, syndrome métabolique, inflammation). Pour prévenir la « tragédie ironique » dans laquelle les deux membres du couple aidant/aidé sont atteints de démence, les auteurs appellent à détecter et accompagner la souffrance psychologique de l’aidant, et promouvoir des comportements alimentaires sains ainsi que l’exercice physique.
Vitaliano PP et al. Does caring for a spouse with dementia promote cognitive decline? A hypothesis and proposed mechanisms. J Am Geriatr Soc 2011; 59(5): 900-8. Mai 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21568959.