Dangereuses errances
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Plus d’une dizaine de malades errent chaque jour en France », avance l’association France Alzheimer, qui a diffusé en 2011 des dépliants de sensibilisation à destination des forces de l’ordre et des secouristes. Chaque jour, gendarmes, pompiers, aidés de chiens et parfois hélicoptères partent à la recherche d’une dame en chemise de nuit ou d’un vieil homme « parti au boulot ». On retrouve ces malades entortillés dans des ronces ou tournant en rond dans une gare… Les recherches mobilisent des hommes et des moyens et ne sont efficaces que lorsqu’elles sont déclenchées rapidement. Près de 50% des malades qui errent se blessent gravement ou meurent si on ne les retrouve pas sous vingt-quatre heures. “Le problème, c’est que les familles, et les maisons de retraite, nous préviennent sept fois sur dix la nuit tombée”, soupire Marc Courtois, pompier cynophile dans l’Essonne ». À Draguignan (Var), Stéphane Bonmarchand, chef d’escadron de gendarmerie, de plus en plus sollicité pour rechercher des personnes malades en errance, explique : « la priorité, c’est d’être alerté le plus tôt possible. Souvent, les gens ont peur de nous déranger pour rien ou culpabilisent. Mais plus les heures passent, plus notre intervention est périlleuse et nécessite de gros moyens ».
Le Parisien, 13 février 2013.