Couverture face au risque dépendance
Société inclusive
Comment expliquer la faible disposition des individus à se couvrir face au risque dépendance ? s’interrogent Roméo Fontaine, maître de conférences à l’Université de Bourgogne (laboratoire d’économie et de gestion, UMR 5118), chercheur associé à l’IRDES (Institut de recherche et documentation en économie de la santé), chargé d’études à la Fondation Médéric Alzheimer, et Nina Zerrar, doctorante au laboratoire d’économie de l’Université Paris-Dauphine (LEDa-LEGOS). Les deux jeunes économistes publient une revue de la littérature sur le sujet. « Le financement de la prise en charge des personnes âgées dépendantes s’organise en France autour de trois acteurs : la famille, l’État et le marché. Face aux possibles difficultés à mobiliser davantage les solidarités publiques et familiales pour répondre à l’augmentation attendue des besoins de prise en charge, se pose la question du rôle que pourrait jouer à l’avenir le marché de l’assurance dépendance. Paradoxalement, le nombre d’assurés est relativement modeste, alors que les restes à charge induits par la prise en charge peuvent atteindre au total jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros. » Quels sont les freins à la souscription volontaire d’une assurance dépendance ? « Les premiers renvoient au manque d’attractivité de l’offre d’assurance, qui propose des garanties partielles à un prix relativement élevé. Les seconds renvoient directement aux caractéristiques de la demande d’assurance et à la manière dont les individus appréhendent le risque dépendance. » Pour Roméo Fontaine et Nina Zerrar, « s’appuyer sur la responsabilité individuelle pour anticiper et couvrir les restes à charge induits par la consommation de soins de longue durée apparaît peu souhaitable au regard des caractéristiques du risque dépendance et de la demande d’assurance. » La vague 2013 de l’enquête Santé et protection sociale (ESPS) menée par l’IRDES et l’enquête Préférence et patrimoine face au risque dépendance (PATED) menée en 2011-2012 par la Fondation Médéric Alzheimer, toutes deux en cours d’exploitation, apporteront des connaissances plus précises de la demande d’assurance dépendance en France et permettront d’enrichir les débats.
Fontaine R et Zerrar N. Comment expliquer la faible disposition des individus à se couvrir face au risque dépendance ? Une revue de la littérature. Questions d’économie de la santé 2013 ; 188. Juin 2013.