Contention
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Partout où existe la violence institutionnelle ou interpersonnelle, la contention trouve une place », écrit Éric Martinent, docteur en droit et vice-président de la Société française et francophone d’éthique médicale. « Pour le gériatre ou le gérontologue, elle devient artificiellement “passive”. Pour atténuer les effets symboliques de la violence, celle-ci est reportée sur son instrument qui contient l’individu parfois par ses propres moyens » : en effet, si la contention « active » a trait au maintien de l’ordre public, la contention physique « passive » « se caractérise par l’utilisation de tous moyens, méthodes, matériels ou vêtements qui empêchent ou limitent les capacités de mobilisation volontaire de tout ou d’une partie du corps dans le seul but d’obtenir de la sécurité pour une personne âgée qui présente un comportement estimé dangereux ou mal adapté », selon la Haute autorité de santé. En pratique ordinaire, le juriste rappelle que « le consentement et l’information médicale fondent la légitimité d’une telle pratique et non la prescription médicale seule » : le recueil du consentement éclairé de la personne distingue les soins contraints et/ou sous contrainte, des soins qui relèvent du pacte de soin et de l’alliance thérapeutique. » Pour Éric Martinent, « les conditions d’organisation d’un service ou une carence en personnel ne sauraient être des justifications pour que la mesure de contention soit considérée comme un palliatif légal ou légitime. »
Martinent E. De la contention de personnes en état de vulnérabilité. Soins gérontologie 2013 ; 103 : 35-38. Septembre-octobre 2013.