Construire la vie autour des capacités
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« La liberté, pour nous, veut dire aussi ne pas se soumettre aux évaluations et aux tests qui mesurent seulement les difficultés et incapacités de la personne. Surtout quand on sait que plus le score est élevé, plus le gouvernement donne de l’argent », explique Nicole Poirier. Ce système a des effets pervers, car il oriente le regard et le financement sur les incapacités et n’encourage pas les organisations à privilégier l’autonomie. Notre approche ? Repérer les forces, les valoriser et construire la vie autour des capacités. C’est fascinant alors de constater que les « troubles » qu’on associe habituellement à la maladie sont en réalité causés par un environnement inadapté ou par un manque de formation du personnel. Pour appliquer l’approche Carpe Diem, il ne suffit pas d’ajouter du personnel dans les milieux d’hébergement. Il faut tendre vers des méthodes moins institutionnelles, moins médicales, moins rigides et moins hiérarchiques. Il faut aussi décloisonner les services et débuter l’accompagnement à domicile pour créer un lien de confiance avec la personne et sa famille. Pour y arriver, il faudra changer les attitudes et les pratiques en profondeur. » Nicole Poirier rappelle qu’en 2003, Philippe Couillard, alors ministre de la Santé du Québec, avait reconnu l’importance d’encourager l’approche Carpe Diem dans sa globalité, sans l’obliger à « rentrer dans un moule. » Elle regrette que tous les projets de développement proposés depuis aient été refusés.