Consentement de la personne : quelle valeur de la personne vulnérable ?(2)
Droit des personnes malades
Pour Catherine Ollivet, présidente de France Alzheimer 93 et membre du comité de pilotage de l’EREMA, « la question de la possibilité médicale qu’a une personne de signer un mandat ou un document établissant ses volontés se pose avec une acuité toute particulière lorsque l’on considère ses directives anticipées. Songeons notamment à des demandes d’euthanasie de la part de personnes vulnérables, influençables ou en souffrance. Quel serait en effet le degré de validité de telles directives ? Comment évaluer la volonté d’une femme épuisée qui a signé un document sous influence, pour ne rien coûter à son fils tant aimé ? La crainte du risque financier pesant sur l’entourage peut amener des niveaux de maltraitance psychologique considérables. En fin de compte, il peut y avoir négation totale de la valeur de la personne vulnérable au soir de sa vie. Cette tension proprement humaine dans l’élaboration des volontés et des directives ne saurait être réduite au contexte de l’entrée en institution. En effet, entrer en institution fait partie d’un agencement dans l’esprit d’une personne qui pense à son passé, à son entourage et à son avenir dans la mesure où elle l’imagine ».*
EREMA. Statut juridique de la personne atteinte par la maladie d’Alzheimer placée en établissement. Workshop du 8 décembre 2010. www.espace-ethique-alzheimer.org, mars 2011.