Consentement de la personne : consentir à qui ? (6)
Droit des personnes malades
Pour le Pr Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace éthique/Assistance publique-Hôpitaux de Paris et responsable de l’EREMA, « le consentement est un processus. Il est déterminé en amont. Si l’on ne peut qu’être favorable à une pédagogie du consentement, c’est pour éviter l’arbitraire dans la décision. La faculté de consentir à quelque chose n’est pas statique. Elle est dynamique. Si l’on demeure dans le champ de l’irrévocable et dans la systématisation du traitement des cas, alors on va à l’encontre de la démarche authentiquement éthique. Agir avec rectitude implique donc de raisonner au cas par cas, en laissant une marge d’évolutivité aux parties. Ne perdons pas de vue que le choix est fréquemment limité. Il n’est pas à entendre au sens de disposition à choisir ceci ou cela. De fait, les situations sont contraignantes et l’on doit donc avoir à l’esprit un modèle de choix contraignant. La liberté des personnes est contrainte. La notion de confiance est fréquemment invoquée. Observons bien que l’on ne consent pas à une proposition abstraite mais à une option issue d’un choix exposé par une personne. L’enjeu majeur ne réside donc pas dans un consentir à quoi, mais dans un consentir à qui ».
EREMA. Statut juridique de la personne atteinte par la maladie d’Alzheimer placée en établissement. Workshop du 8 décembre 2010. www.espace-ethique-alzheimer.org, mars 2011.