Consentement : conscience et compréhension
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« La législation française, dans la logique du Code de Nuremberg, impose que le patient, avant de participer à une recherche clinique, donne un consentement éclairé, libre et exprès. Parallèlement, l’information donnée doit être claire, loyale et appropriée », rappellent Coline Boyer et ses collègues, du service de neurologie du CHU de Poitiers, en collaboration avec Roger Gil, de l’Espace régional de réflexion éthique. La personne atteinte de la maladie d’Alzheimer a-t-elle toutefois la compétence à consentir ? Les chercheurs ont étudié les capacités de discernement en vue d’un consentement éclairé chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer au stade léger et chez des personnes témoins, à l’aide de vignettes cliniques. « Les données recueillies confirment une préservation de la capacité à exprimer et maintenir un choix alors que les capacités d’appréciation, de raisonnement, et de compréhension des informations sont perturbées dès le stade léger de la maladie. L’altération de ces capacités apparaît notamment sous-tendue par le syndrome dysexécutif, l’apathie et les perturbations de la conscience de soi. Le risque d’un amoindrissement des capacités de discernement en vue d’un consentement éclairé devrait être très tôt pris en compte par les soignants et l’entourage de ces patients », soulignent les chercheurs.
Bouyer C et al. Conscience et compréhension du consentement dans la maladie d’Alzheimer. Rev Neurol (Paris), 8 décembre 2014.
www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0035378714009850.