Conquérir la planète cerveau

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Date de rédaction :
25 mars 2011

Comprendre le cerveau « est le défi ultime pour l’homme », a déclaré Henry Markram, promoteur du Human Brain Project, un ambitieux projet de chercheurs européens, en quête de financement, visant à fédérer les connaissances disparates sur le cerveau et les meilleures équipes de chercheurs, des neurobiologistes aux informaticiens, afin de réussir, d’ici 2023, à modéliser un cerveau humain sur un supercalculateur. Pour reproduire le fonctionnement de cent milliards de neurones ayant de multiples connections, il faudra un ordinateur capable de faire un milliard de milliards d’opérations par seconde. Dès 2018, IBM devrait en sortir un, assure Henry Markram, fondateur du projet Blue Brain lancé en 2005 à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse). La justification du projet : « percer les secrets du cerveau permettrait non seulement de traiter de nombreuses maladies (maladies d’Alzheimer, de Parkinson, schizophrénie, autisme…), mais entraînerait aussi d’importantes avancées en informatique et en robotique ». Le financement recherché auprès de l’Union européenne est d’au moins 100 millions par an pendant dix ans. Avant même que l’UE se prononce au printemps 2012 sur le choix des projets-phares retenus, le neurobiologiste français Jean-Pierre Changeux insiste sur les « enjeux sociaux et éthiques considérables de ce projet de simulation du cerveau humain » auquel il s’est récemment associé en tant que responsable des dimensions éthiques, afin de garantir « le respect de la personne humaine ». Une meilleure lecture du cerveau peut poser le problème de la confidentialité des données, dit-il, voire le risque d’une « manipulation des conduites humaines », d’un accès au « contrôle des pensées » : « si on est capable de simuler un comportement on est aussi capable de le manipuler », relève ce responsable du “pilier” éthique du HBP qui veut garantir le « respect de la personne humaine ». Et en cas de signes avant-coureur d’une future maladie, faudra-t-il dire à chacun ce qui va se passer dans son cerveau lorsqu’il aura soixante ans ? s’interroge l’AFP.

AFP,www.google.com, 19 mai 2011.